Ma peinture s’inspire de la nature et explore le changement d’échelle et de rapport que nous entretenons avec elle quand notre regard se pose au niveau du sol (série s’allonger sur l’herbe ) ou que la nuit en forêt déstabilise nos perceptions (série nuit-forêt ).
Au début d’un tableau, je pose une peau, une peau de papier (fragments arrachés de papier torchon bistre) que je maroufle sur un bois de peuplier ou sur une toile. le papier frise, se plisse avec l’humidité de la colle. la surface du tableau devient sensuelle et m’invite à la suite : la caresse du pinceau, le geste, la main.
Le graphisme des silhouettes d’arbres est la source de mon inspiration actuelle. je les dispose côte à côte comme un groupe de danseurs échevelés, déhanchés, grotesques, comiques, élégants, entremêlés, envoutés… comme un sabbat de sorcières.
Ce qui fut, se refait ; tout coule comme une eau
Et rien dessous le Ciel ne se voit de nouveau ;
Mais la forme se change en une autre nouvelle,
Et ce changement là Vivre au monde s’appelle,
Et Mourir, quand la forme en un autre s’en va…
Ronsard, Hymne à la mort